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Les randos décrites sont de difficultés variables mais ne dépassent en principe pas T4
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Date de création : 04.07.2010
Dernière mise à jour :
17.09.2025
1803 articles
Sources de la gravure: Bibliothèque de Genève
Auteur : Christian Gottlieb (ou Gottlob) Geissler (Augsbourg, 1729 - Genève, 1814)
https://www.notrehistoire.ch/medias/76280
La photo est volontairement hivernale, afin de diminuer l'impact visuel du "massacre".
Autre photo édifiante ici :
Introduction :
Le Salève est une montagne hors du commun qui possède une histoire passionnante. Entre ses mystères, ses légendes et ses endroits mythiques, le Salève est un endroit magique et ses qualités vibratoires sont dignes de celles d’un haut lieu cosmo-tellurique ; ce n’est d’ailleurs pas un hasard si un Monastère/Centre bouddhiste s’y est installé. Cette montagne est fascinante à plus d’un titre et sa renommée a largement dépassé les frontières de la France, comme de la Suisse. Ses particularités sont exceptionnelles, de par sa situation géographique, sa géologie et son extraordinaire diversité floristique et faunistique.
La protection de la biodiversité du Salève aurait dû être une évidence, mais les priorités économiques ne laissent que peu de place à la nature. L’activité humaine n’a eu de cesse de défigurer la face Nord du Salève, et ce depuis l’époque gallo-romaine déjà ! Cette zone est devenue de plus en plus fréquentée, notamment par la présence du téléphérique et la proximité de plusieurs grandes villes, dont Genève et Annemasse. On distingue de très loin l’« œuvre » des carrières qui défigurent le Salève de manière sauvage et scandaleuse, avec la bénédiction du système économico-politique. Les carrières du Salève (qui existent depuis les années 1840), sont actuellement exploitées par l’entreprise Chavaz Père et fils ; le site fait 57 hectares et n’emploie qu’une trentaine de salariés, c’est dire si le fait de continuer à l’exploiter protège indiscutablement d’autres intérêts autrement plus lucratifs, privés et publics. Inutile de préciser que certains itinéraires et voies d’escalade ont été rayés de la carte depuis longtemps « grâce » à la dénaturation du site, le sentier des Chèvres et son Aiguille et l’accès à la Dalle de Veyrier entre autres. Encore heureux qu’ils ne nous aient pas interdits l’accès aux sentiers des Bûcherons inférieurs et à celui des Buis…
Chapitre premier : gestion du massif du Salève :
Il n’y a malheureusement pas de gestion globale du massif du Salève, ni en termes d’accueil et d’aménagement, ni en termes de protection et d’entretien. L’inconstructibilité du massif du Salève devait être assurée, excepté de manière limitée à la Croisette. Cela n’a pas empêché certains élus véreux d’autoriser des constructions aussi laides qu’inutiles à certains privilégiés bien introduits, quand ce n’était pas pour eux-mêmes (secteur du Coin notamment).
Quelques commentaires au sujet du document « Le Salève, 30 ans de préservation »
Un passage est assez édifiant :
«...Sur les versants boisés, très perceptibles depuis la plaine… ». Parce que l’impact visuel des carrières est imperceptible je pense ???
L’économie continue à dicter ses lois. L’homme est devenu une arme de destruction massive contre la nature, et ses représentants ne sont plus que des pions sur un « pavé mosaïque »…
Dans le titre de « Prise de terre du 22.10.2016,« Les carrières du Salève, une balafre en voie de cicatrisation ? », le point d’interrogation est de trop. Il y est précisé que la fin d’exploitation est prévue en 2033 avec une remise en état du site qui est déjà amorcée. Un emplâtre sur une jambe de bois ? Assurément. Le mal est fait et en 2033, il sera bien trop tard, comme en 2050 pour l’ensemble de la planète. Le titre de l’essai écologique de M. Yves Paccalet est de circonstance : "L’humanité disparaîtra, bon débarras". Morceau choisi : "Je conçois mal que l'évolution darwinienne, qui ne s'encombre ni de morale, ni de finalité, ni de «dessein intelligent» ait pu favoriser une espèce aussi envahissante, nuisible, mal embouchée et peu durable. Il n'y a pas d'autre conclusion possible : bientôt fini le règne de l'Homme, cet animal borné qui se prétend intelligent mais qui ne cesse d'anéantir son milieu naturel et massacre ses semblables ". Nul besoin de préciser que nous partageons cet avis...
Chapitre deuxième : on vit des moments formidables… :
Dans un article de la Tribune de Genève du 11.02.2018 au sujet du spectacle du 10.02.2018 « Les foudres du Salève »,dans le cadre d’Antigel, il est écrit entre autres :« …Voir les carrières du Salève. Fouler la boue calcaire. Admirer les machines immenses, excavatrices, bulldozers, dumpers, broyeuses et autres géants de fer vrombissants. Claquer un peu des dents. Puis admirer la nuit éclairée comme jamais auparavant dans ce coin de pays, la roche imposante des falaises en dessus, les graviers fumant dans le feu d’artifice en dessous…». Avec ce genre de manifestations pour couillons de service qui, indirectement, cautionnent les carrières, il est inutile d’espérer que la merde se mette à sentir bon…
Juin 2018 : "... Les journées portes ouvertes ont été l'occasion de découvrir à la fois un acteur économique de premier plan et toutes les démarches réalisées pour limiter l'impact environnemental et renaturer le site après exploitation...".
Faut être gonflé pour parler de démarches en vue de limiter l’impact environnemental et de renaturation du site après exploitation, d’ailleurs la fin de l’exploitation a été programmée pour 2033. Donc l’environnement, on s’en f… complètement !
Chapitre trois : ça part en couilles, « naturellement »
https://www.ledauphine.com/haute-savoie/2018/06/17/visite-des-carrieres-du-saleve-a-etrembieres
"...Naturel et massif, l'éboulement nocturne est survenu sur la partie haute, à l'ouest du site, un secteur inscrit au périmètre d'autorisation mais qui n'était pas exploité. L'éboulement s'est produit au-dessus d'une plateforme technique intermédiaire de la carrière qui, formant un replat, a permis de stabiliser les rochers dans leur course.
"Nous avions décidé de ne pas exploiter ce secteur par souci d'esthétisme, pour ne pas accentuer l'impact visuel de l'exploitation sur cette partie haute mais avec ce qui s'est passé là, on se dit que l'exploitation nous aurait permis de purger la zone, ce que nous allons devoir faire maintenant", explique l'exploitant Bernard Chavaz..."
Providentiel cet éboulement, n'est-ce pas ??? Heureusement qu’il avait été décidé de ne pas exploiter ce secteur par « souci d’esthétisme » ! (si c’est de l’humour, il est de mauvais goût)
Chapitre trois bis (suite des conclusions du "géo-urologue"...). Un bilan plutôt controversé, huit mois plus tard :
« … les conclusions des inspections menées par les bureaux d’études spécialisés en géotechnique ont livré leurs rapports. L’examen minutieux de la paroi au droit et en amont de la zone concernée a permis d’identifier des zones présentant des risques d’éboulement… ».
Depuis quand a-t-on besoin d’un examen minutieux pour identifier des zones présentant des risques d’éboulement, alors qu’elles sont visibles à l’œil nu ; on ne me fera pas croire que les incessantes explosions internes aux carrières ne sont pour rien dans la dégradation de certaines parois.
"...En accord avec les services de l’État et sur proposition des experts, des travaux seront réalisés à compter du lundi 6 août pour sécuriser à long et court termes cette zone du massif. Ces travaux consisteront en des purges manuelles et mécaniques, du minage, du clouage et de l’instrumentation de blocs. “Le résultat de ces interventions fera l’objet d’un suivi à long terme”, a fait savoir hier la préfecture de Haute-Savoie. Afin de permettre ces opérations, du matériel sera héliporté au-dessus des carrières. Les travaux devraient durer entre trois et quatre mois..."
Vive l’écologie. Si le Salève avait été préservé correctement, nous n’en serions pas là.
"Une situation transitoire, pas une extension de la carrière"
Ils nous prennent vraiment pour des naïfs !
"...Ces décisions font suite à une réunion de travail associant l’ensemble des acteurs locaux (élus, exploitants, services de l’État et sous-préfet de Saint-Julien-en-Genevois) qui ont validé les travaux à réaliser après avoir obtenu les éléments complémentaires sollicités.
Afin d’éviter tout risque pour la sécurité des personnes et des biens situés sur cette zone, l’exploitant prend à sa charge les mesures de sécurité nécessaires à la bonne réalisation des travaux de minage et de purge..."
Encore heureux !!!
"...Ces mesures sortent du cadre habituel d’exploitation de la carrière car une partie des masses se trouve en dehors de la zone d’exploitation, sur le territoire de la commune de Monnetier-Mornex. “Il s’agira d’une mesure transitoire et en aucun cas d’une extension de la carrière”, a précisé la préfecture.
Plutôt dure à avaler cette pilule là…
Il est indiscutable que le fait d’avoir autorisé l’exploitation des carrières du Salève a grandement contribué à la dénaturation de toute la zone impactée par l’activité tout à fait exagérée qui s’y déroule depuis beaucoup trop longtemps. Les arguments avancés par les dirigeants et les lobbies du secteur du bâtiment sont fallacieux ; les besoins en matériaux de construction ne justifient aucunement la destruction de l’environnement, en particulier dans des sites censés être protégés de l’activité humaine, activité qui n’a qu’un seul but, le profit, et tous les moyens sont bons pour faire la fortune de certains "carriéristes ».
Chapitre quatre : du grand n’importe quoi et « les c…, ça ose tout » :
« Hormis l'aspect esthétique, l'exploitation des carrières du Salève est plutôt en phase avec le concept de développement durable, car les tonnes de granulats extraites ici chaque jour sont livrées sur des chantiers de proximité (maxi 30 km). Si cette carrière n'existait pas, les matériaux viendraient de beaucoup plus loin, avec d'importantes nuisances supplémentaires en termes de circulation et de pollution.
Pour réduire l'impact visuel des carrières dans le paysage, les parties hautes sont progressivement abandonnées et traitées avec une projection de compost végétal qui noircit la roche, avant que celle-ci ne retrouve sa patine naturelle au fil du temps.
A terme, il ne restera plus sur le site qu'une petite base d'exploitation de granulats invisible dans le paysage. La majeure partie de ce qui constitue aujourd'hui les carrières sera couvert de végétation et offrira à la faune un corridor biologique le long du Salève ».
Et cet article date du 5 juillet 2010 ! Quand on vous dit qu’on nous prend pour des c… ! Comme quoi la mauvaise foi, doublée d’une connerie sans limite, n’attend pas le nombre des années. Il y a assurément des coups de pieds au c.. qui se perdent…
Chapitre cinq et final avec des explications un peu plus cohérentes, extraites de ce site :
https://www.rando-saleve.net/pdf/DOCOB32009.pdf
(lien intéressant, avec "quelques" fautes d’orthographe…)
« …Le Salève apparaît comme un massif isolé entre la chaîne du Jura et les Préalpes du Nord, séparé respectivement par la plaine genevoise et le plateau des Bornes. La richesse du milieu naturel, à l’origine de son classement en Site d’Intérêt Communautaire, est essentiellement liée à sa diversité aussi bien en termes de conditions climatiques que géologiques, de son relief et de son exposition… »
« ..Le site présente en conséquence une grande diversité physionomique, où s’alternent des zones de falaises, des secteurs boisés, des zones ouvertes (pelouses, landes, prairies de fauche) ponctuées de mares et de tourbières. Sa grande richesse en habitats naturels inscrits à l’annexe I de la Directive Habitat (14 types Natura 2000 d’habitats naturels d’intérêt communautaire, dont cinq prioritaires) et sa richesse en habitats d’espèces (10 espèces inscrites à l’annexe II de la Directive Habitat) ont conduit à sa désignation comme site d’intérêt communautaire. A ce titre, il doit faire l’objet d’un document de gestion, le « Document d’Objectifs » qui propose des objectifs et des orientations de gestion ainsi que les moyens à utiliser pour le maintien ou le rétablissement de ces habitats… ».
En résumé, beaucoup de blabla dont l’économie se f… pas mal, avec comme seul résultat, un désastre écologique ou quand l’homme continue de se prendre pour le créateur. De temps à autre, une approche presque objective du sujet : « La présence humaine ne peut être, à fortiori, exclusivement catégorisée de « facteur » de biodiversité. Au regard de l’évolution actuelle, elle peut aussi être qualifiée de menace… » - « …Enfin la création de voies de desserte forestière (pistes et routes) peut avoir plusieurs impacts. Un impact direct si une voie passe sur ou à proximité d’un milieu fragile tel qu’une station botanique ou une zone humide. Un impact indirect par l’apport de lumière ou la perturbation de l’alimentation en eau des zones humide. D’autre part, ces voies sont des itinéraires privilégiés pour la pénétration humaine qui peut avoir un impact sur la faune et la flore : véhicules à moteur, cueillette, braconnage, activités de loisirs qui peuvent créer des dérangements à des époques ou sur des sites sensibles : zones de mise bas, zone refuge en hiver par exemple pour la faune… »
« …On estime que près de 70 % des blocs erratiques ont disparus, utilisés pour la confection d’escaliers, de bassins, de croix d’encadrements de portes et de fenêtres. La molasse était aussi utilisée pour la construction comme en témoigne des croix ou des encadrements de portes de grange comme à Mikerne. Enfin les éboulis calcaires au Pas de l’Echelles sont exploités depuis près de 2 siècles. Il existe dans ce secteur une meulière qui témoigne d’un usage ancien de cette roche. Les carrières du Salève à Etrembières possèdent une autorisation d’exploitation pour une durée de 25 ans. A cette date l’exploitation cessera et devra avoir abouti à une réhabilitation paysagère contractualisée avec l’Etat… »
Admirez la formule : « réhabilitation paysagère contractualisée » ; si on arrêtait de tout détruire en régulant notre population notamment, il n’y aurait nul besoin d’une remise en état éphémère !
« …Actuellement l’exploitation des éboulis se fait à l’intérieur du périmètre autorisé, en mettant à nu la roche calcaire massive par le haut et en descendant. Cette roche est teintée artificiellement pour atténuer l’impact visuel en attendant que la patine naturelle se fasse. L’exploitation des carrières s’est faite au détriment de certains habitats (éboulis, forêt…) ; NON, C’EST VRAI ??? « …Si la réhabilitation recrée une topographie « naturelle » et traite peu le terrain, la végétation spontanée comme la faune recolonisera ses falaises et éboulis. On peut imaginer que des pelouses calcicoles s’installent localement et que des rapaces investissent la falaise. Un exemple intéressant existe sur le Salève, l’ancienne carrière de Collonges-sous-Salève. Cette petite carrière d’éboulis abandonnée est aujourd’hui un site d’orchidées remarquables (ils veulent peut-être des félicitations ??). L’un des gros problèmes de ces zones d’extraction est l’impact paysager qu’elles occasionnent ainsi que la question de la réhabilitation des sites (implantation d’espèces non autochtones…). La nuisance visuelle de ces carrières a fait souvent réagir la population locale et est encore présente dans de nombreux débats… ».
« L’homme, ce singe dénaturé »
Jean Rostand
Sources qui n’ont pas déjà été mentionnées :
https://www.tdg.ch/culture/grain-folie-carrieres-saleve/story/26652016